Mémoires sauvées du vent
Caroline Boileau
Résidence — Artiste
Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant d’octobre 2005 à février 2006.
Le projet est associé à la résidence d’auteurs et chercheurs de Martin Dufrasne et Denis Lessard.
J’écoute les aînés, je les questionne sur la vie qui passe et qui laisse des marques.
Ils préparent des trousses de santé : des paroles douces, des objets réconfortants, des gestes soignés.
Je m’installe au centre d’achats mais au lieu d’écouler ma marchandise, je la collectionne amoureusement, je l’organise, je la donne à voir et à entendre.
Et je vous attends. – Caroline Boileau.
Caroline Boileau poursuit une réflexion sur le corps et la santé à travers une pratique qui s’est développée par les voies conjuguées de l’action performative, du dessin, de la vidéo et de l’installation. Animée par une attention fine au contexte humain, sa réflexion est fortement inspirée et imprégnée par l’univers médical et pharmacologique dans lequel, en parallèle à son travail d’artiste, elle évolue depuis plusieurs années. Pour donner vie à ses projets Caroline Boileau recueille, sur le mode d’entretiens oscillant entre le jeu et la confidence, des histoires personnelles, micro-récits qui racontent le corps, le passage du temps, la maladie. Cette matière devient à la fois sujet et prétexte d’installations, de dessins et de vidéos qui se traversent et s’interpellent. Une œuvre complexe et sensible se constitue, portée par un désir de représenter, d’habiter et de parler du corps qui se fonde essentiellement sur la rencontre avec l’autre, dans une attitude de disponibilité, de respect et de générosité.
Avec le projet Mémoires sauvées du vent*, s’ouvre une zone de partage et de réciprocité pour relier deux pôles générationnels. Avec la collaboration d’enfants d’âge préscolaire, Caroline Boileau élabore une trousse de santé et de bonheur à l’intention de personnes âgées. De même, à partir d’éléments recueillis auprès d’aînés vivant en milieu hospitalier ou en résidence et avec lesquels elle établit des liens de confiance, elle crée une trousse de sagesse destinée aux enfants. Ces actions qui ont cours dans leurs contextes respectifs se complètent par la présentation simultanée d’une exposition évolutive dans un local de centre commercial. Cette exposition sera construite à partir d’images et de mots recueillis auprès des deux groupes. L’artiste mise sur cet espace public pour générer un lieu de rencontre et élargir la diffusion de l’expérience.
En proposant ces gestes d’artiste, Caroline Boileau assume à la fois le triple rôle de réceptrice, de gardienne et d’émettrice de récits intimes. Fragiles et vivants, elle insuffle à ces derniers une valeur d’échange et de pérennité. En quelque sorte, elle opère une guérison symbolique du corps social.
* Mémoires sauvées du vent : titre emprunté à un roman de Richard Brautigan.
3e impérial : Champs d’intérêt : infiltrer, habiter, spéculer – Résidences d’artistes et forum [2005-2008], Champs d’intérêt : infiltrer, habiter, spéculer 2005-2008, 22 min 42 s à 27 min 56 s.
Médiagraphie
À venir
Travaillant à partir d’une position féministe, avec un intérêt marqué pour la santé – intime, publique, sociale et politique – Caroline Boileau crée des œuvres qui s’élaborent par une pratique multidisciplinaire à travers l’installation, le dessin, la vidéo et la performance. Son travail en performance est habité par de nombreux objets, trouvés et utilisés tels quels, transformés ou fabriqués de toutes pièces. Il se manifeste sous diverses formes : installations mobiles et modulables, actions relationnelles, sculpture performative et performance sculpturale, gestes filmés, tableaux vivants, fictions présentées devant public impliquant ou non la participation du public. Depuis 1995, elle a participé à plusieurs résidences d’artiste au Canada et en Europe. Son travail a été présenté au Canada, aux États-Unis, en Belgique, en Espagne, en Autriche, en Finlande et au Brésil. Elle détient une maitrise de l’université Concordia (Montréal, Québec). Son travail en dessin est représenté par Espace Robert Poulin à Montréal et son travail en vidéo par le GIV (Groupe intervention vidéo).
Séjour de prospection
24 au 28 octobre 2005
Séjour de production
23 janvier au 20 février 2006
Exposition progressive
27 janvier au 19 février 2006
Lancement
18 février 2006 à 14 h
Lieu : local no 40, Centre d’achats PLAZA
350, rue Saint-Jacques, coin Saint-Charles, Granby (Québec)
Danyèle Alain, direction générale et artistique / Yves Gendreau, direction technique et administrative / Nina Dubois, soutien aux artistes et aux communications / Stéphanie Lagueux, infographie et site web.
Thomas Grondin, Philippe Côté, Michel Arcouette, Caroline Gagné, Yves Gendreau, Suzanne Joly, Martin Poitras.
Le Grand Chapiteau, Michèle, les Crapauds ainsi que leurs parents; le Service loisirs et bénévolat du CSSSHY du Centre hospitalier de Granby, du Centre Marie-Berthe Couture ainsi que du Centre de jour; Gisèle St-Hilaire; Nicole et Jacques Boileau, Stéphane et Adrien Gilot.
Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada, CHASCO et député Bernard Brodeur.
Sauf mention © Caroline Boileau et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2005-2006. Photos : Caroline Boileau, Cloé Alain-Gendreau et 3e impérial.